Quatre coins du monde

 

Voilà, ça y ‘est : nous avons fait notre coming-out : J-333 : dans 333 jours, nous partirons pour un tour du monde d’un an … en famille.

Avec Oskar, qui aura alors 9-10ans, et Anouk, 4-5ans.

Un tour du monde en famille ?

Premières réactions :

-C’est géniaaaal !

– Waouh, c’est courageux …

– ça me fait rêver !

Suivi, immédiatement, de :

– Mais, comment partez-vous ? en bateau, à vélo, en camping-car ?

(c’est marrant comme le moyen de transport importe plus que les destinations…)

et enfin :

– Quel sera votre parcours ?

Et puis, bien entendu, vient, enfin, la question tabou :

– Mais comment allez-vous financer votre voyage ?

– QUOI ? En vendant votre appartement ! Mais alors quand vous reviendrez vous serez à SEC ! Vous n’aurez ni travail, ni logement !

À toutes ces questions, je ne saurais pas exactement dire pourquoi, mais ma réaction est toujours la même : un grand sourire, voire, une envie de rire. Oui, c’est génial. Ah bon, c’est courageux ? Oui, moi aussi ça me fait rêver. Mais maintenant, je vais transformer mon rêve en réalité. Comment on part ? Par tous les moyens disponibles : avion, train, camping car, bus, et pourquoi pas en traîneau ou en tuc-tuc ? Où on va ? On sait pas encore précisément. Je voudrais faire les 5 continents. Stéphane redoute un peu l’Afrique. On ne veut pas passer notre temps à courir. On aimerait “habiter” pour de vrai quelques pays. Si on est fous ? Oui, certainement. Mais à bien y réfléchir, le plus fou, serait de ne pas le faire. De rester là, à finir de payer notre crédit de 25 ans, jusqu’à avoir payé 2 fois notre appartement en intérêts à la banque.

Pourquoi on part MAINTENANT.

Oskar, notre fils aîné, sera en CM2. On se dit que c’est la période scolaire idéale. La dernière année du primaire. On veut bien faire les instituteurs. Quand on rentrera, tout sera nouveau pour lui : il aura grandi, se sera fait plein de copains autour du monde, et rentrera au collège où il s’en fera de nouveaux.

Anouk, sa petite soeur, sera en moyenne maternelle. Pas d’école obligatoire pour elle. Elle apprendra bien assez de choses durant ce voyage. Nous lui ferons faire quelques graphismes, qu’elle reprendra en dernière année de maternelle, et tout ira bien. Cette formidable aventure marquera à coup sûr sa mémoire, de souvenirs flous mais inoubliables, et de concepts forts gravés dans son inconscient.

Stéphane, le papa, est en pleine reconversion professionnelle. Une fois son diplôme d’horloger en poche, nous partirons aussitôt à la découverte des différents fuseaux horaires, comme une parenthèse entre sa vie de salarié, puis d’étudiant, et sa nouvelle vie d’entrepreneur. Capable de passer des heures sous la lampe de son bureau pour décortiquer et restaurer une montre, il a aussi une activité internationale de revendeur sur ebay.

Quant à moi, Maïlys, je suis à mon compte en tant qu’architecte d’intérieur. Depuis bientôt 1 an, je blogue sur la thématique de l’habitat. Ce blog m’offre une visibilité dans toute la francophonie, soit partout dans le monde. L’objectif, lorsque j’ai démarré ce blog, était justement d’acquérir une liberté géographique que mon métier ne pouvait m’offrir .

Le démarrage d’une nouvelle vie

Nous vendons notre appartement. Premièrement, parce que nous voulons partir LÉGERS, sans avoir à gérer des soucis de location ou de non location, de compte-rendus de réunion de copropriétaires, ou jérémiades des voisins. Deuxièmement, parce que c’est à ce jour notre meilleure assurance d’avoir de quoi financer ce voyage. Nous sommes encore jeunes, et nous n’avons pas peur de repartir de zéro auprès des banques. Quittes, au pire du pire, à rempiler pour un CDI à notre retour. Enfin, troisièmement, parce qu’après ce voyage, nous voudrons démarrer une nouvelle vie. Dans une nouvelle ville. Nous y pensons depuis longtemps : ce sera le moment idéal.

Pourquoi on part tout court ?

On part parce qu’on a la bougeotte. On vit depuis 11 ans dans une ville que nous n’avons pas choisi, et, même si cette ville nous a peu à peu apprivoisés, que nos deux enfants y sont nés, et que nous avons fini par vraiment l’apprécier … cette sédentarité ne nous ressemble pas. Cela fait longtemps que l’on parle d’aller vivre un an à l’étranger. Nous n’avons jamais réussi à nous décider sur LE pays dans lequel nous irions vivre 1 an. Alors on va en faire quelques-uns. Dans chaque continent.

On part parce qu’on pense que faire un tour du monde en famille, c’est une expérience géniale pour des enfants. Qu’ils en sortiront grandis, ouverts au monde.

On se dit aussi qu’un tour du monde en famille, c’est bien pour notre famille. Alors que nous avons des vies particulièrement plongées chacun dans nos passions, seuls les voyages nous réunissent vraiment. Nos enfants ont toujours connu une maman travaillant soir et week-ends derrière son ordinateur. Ce voyage me forcera à réduire mon temps passé derrière l’écran.

Et puis un tour du monde en famille, c’est tout simplement une aventure commune incroyable. Ce blog sera tenu principalement à quatre mains, mais il y aura également des contributions des enfants. C’est un projet de vie commun bien supérieur à celui d’habiter la même maison ou payer nos impôts ensemble.

On part parce que, tout simplement … c’est le moment.

Quel est le but d’un tour du monde ?

Nous avons lu beaucoup de témoignages de tourdumondistes qui partaient pour 1 an de pur tourisme. Nous n’envisageons pas notre tour de cette façon. Notre objectif n’est pas non plus de faire un exploit sportif ou mécanique, en fonction du mode de déplacement choisi. En fait, nous avons vraiment envie d’HABITER autour du monde, et de rencontrer des habitants du monde. Voilà pourquoi nous ne partons pas en camping-car : nous n’avons pas envie de déplacer notre bulle, mais plutôt de nous insérer dans les bulles des “autres”.

Nous traverserons probablement certains pays en louant un camping-car pour des raisons de commodité … mais ce ne sera pas notre maison roulante pour un an.

Nous devrons donc sélectionner difficilement, les endroits dans lesquels nous voulons vivre.

J’ai très envie d’aller à la rencontre des architectes de demain : des bidonvilles aux earthships en passant par les tiny-houses, les yourtes, ou au contraire la folie des sky-scrapers toujours plus hauts, des habitations hyper connectées, des potagers citadins, je veux aller à la rencontre de ces habitants, ces auto-constructeurs, ces ingénieurs à la recherche d’un monde meilleur, ou tout simplement à la recherche d’une solution pour survivre. Je veux plonger dans leur monde, le comprendre, l’apprendre, en rapporter quelque chose de beau.

Stéphane, lui, ressent le besoin de “s’aérer”, vivre au rythme d’autres pays, d’autres cultures. Chineur dans l’âme, on compte sur lui pour dégoter de temps en temps quelque objet atypique à décrypter dans les moindres détails avant de le revendre.

Oskar et Anouk sont curieux de tout et adorent les voyages en famille. Cependant, ils aiment bien aussi leur petite routine, et se poser 1 mois de temps en temps dans le même endroit leur conviendra très bien.

Nous avons, tous, l’envie de faire quelque chose de ce tour du monde. Un blog, un livre, des vidéos, une bande dessinée, des articles dans des journaux spécialisés ou non, et même, tout ça.

Nous déterminerons dans les prochains mois notre trajet précis, sur la thématique “L’habitat de demain”.

Pour le moment, nous prévoyons notre retour, mais qui sait : peut-être serons-nous devenus nomades ?

Et si c’était ça, l’habitat de demain ?

 

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